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Bokassa 1983

Bokassa

Nous avons rencontré Jean-Bedel Bokassa il y a trois semaines chez lui à Abidjan, dans sa résidence surveillée de Côte d’Ivoire que le président Houphouët Boigny a mis à la disposition du gouvernement français pour mettre entre parenthèses son cher parent encombrant. Enfermés avec lui pendant quatre jours, du 18 au 22 novembre 1983, nous ne savions pas, alors que nous l’interrogions, que l’histoire allait se précipiter. De la même manière, lorsque nous avions pris l’avion à Satolas, nous ne nous doutions pas une minute qu’il préparait son come-back. Simplement, depuis ce jour de septembre 79 où il était littéralement kidnappé par l’armée française sur le terrain militaire d’Évreux, son histoire nous intriguait.
Et puis le 26 novembre, à peine avions-nous posé nos valises et nos magnétophones que ses amis parisiens un peu trop bavards manquaient assez lamentablement le coup d’état qu’ils avaient préparé pour remettre sa majesté sur le trône du Centrafrique.
Et puis encore le 4 décembre par un avion des lignes régulières en provenance de Côte-d’Ivoire, JB Bokassa débarquait à Roissy avec 14 de ses enfants. Direction son château d’Hardricourt, dans les Yvelines. Il semble donc qu’il va être difficile aujourd’hui de tenir secret plus longtemps ce que l’on n’a pas voulu entendre en 79.
Pendant trois semaines Blue Jeans va publier intégralement le texte de cette entrevue exclusive et quelque peu historique. Un feuilleton de politique internationale que ne savourait pas le bon Mister Fleming. Au menu pour ce premier épisode un sujet sur lequel on a peu interrogé M. Bokassa, et pour cause, les relations de la France avec l’Afrique et plus précisément la République Centrafricaine. Où l’on se demande pourquoi un empereur en exil parle comme chef indépendantiste en prison.

Jean-Claude Chuzeville et Claude Jaget.